Chouchouter ses salariés les empêche-ils de partir ?

Au cœur de toute organisation, la question de la fidélisation des salariés tient une place centrale. Selon l’INSEE, depuis une dizaine d’années, le taux de turnover moyen en France est en augmentation constante, il atteint 16% en 2024.

Parfois source d’inquiétude, il est intéressant de pouvoir repositionner ce sujet dans un contexte où la recherche et le maintien des talents est stratégique : au-delà des coûts liés au temps passé pour tout nouveau recrutement et à l’impact sur l’image employeur, les salariés talentueux quittent une organisation en emportant avec eux leurs savoirs, compétences et carnets d’adresses. En moyenne, le coût du départ d’un collaborateur représente entre six à neuf mois de son salaire; pour un expert technique ou un cadre de direction, ce coût peut monter au double du salaire annuel !

➡️ Il est donc urgent de se mettre à jour sur ce qui fait qu’une nouvelle recrue deviendra ou non un collaborateur fidèle grâce à une surveillance et des dispositifs dont l’objectif est de limiter au maximum les départs, au-delà des stratégies actuelles de rétention et de recrutement généralistes qui ne fonctionnent plus ou peu.

Ce que veulent les salariés ? Une expérience professionnelle gratifiante et adaptée. De nombreuses études le montrent : on quitte un poste lorsqu’un changement de carrière ou de vie n’est pas abordé comme on le souhaiterait et qu’on ne voit pas d’évolution à venir. 
En fonction des situations de vie et des objectifs de chacun, des expériences négatives répétées ou des évolutions de contexte personnel peuvent nous attirer vers la nouveauté pour tenter une meilleure expérience ailleurs, malgré un environnement de travail agréable et des conditions salariales correctes.
Quelles solutions ?
Identifier, à fréquence régulière, les éléments organisationnels, sociaux et aussi émotionnels permet de s’assurer que l’équilibre entre les forces qui maintiennent dans l’emploi et celles qui poussent à le quitter est maintenu. 
Avec ce prisme, il s’agit de créer, avec les salariés, des expériences ou des missions sur-mesure permettant de rester au plus près des évolutions des collaborateurs grâce à une prise en compte et une verbalisation de leurs besoins. 
Pour cela, il faut : 
  • Discuter avec ses salariés régulièrement de ses besoins et de sa situation de vie, et cela bien avant un probable départ (les entretiens individuels sont aussi là pour ça !)
  • Proposer des missions correspondant aux vrais besoins
  • Et, de manière plus systémique, travailler conjointement entre RH et managers pour déployer des stratégies et des postes adaptés

Lorsqu’il n’est pas possible de proposer de nouvelles opportunités ou de répondre aux besoins, mieux vaut être transparent et préparer la transition plutôt que de retarder un départ et prendre le risque d’impacter négativement le reste de l’équipe. 

 Un élément facile à mettre en place 
Questionner, dès son arrivée sur de nouvelles fonctions, tout collaborateur sur son emploi précédent pour mieux comprendre ce qui pourrait inciter cette personne à changer de nouveau et, inversement, pourquoi il a pris ce poste et ce qui le motiverait à rester à l’aide de questions précises. 
Alors, faut-il absolument chouchouter ses salariés pour les empêcher de partir ? 
Si chouchouter ses salariés consiste uniquement à offrir du confort, de la reconnaissance et une corbeille de fruits frais de temps en temps, le climat de travail sera certes agréable mais ne sécurisera pas une fidélité envers son employeur. En revanche, une organisation au sein de laquelle le besoin d’alignement et la considération de chacun sont pris en compte dans un climat de confiance et à travers des actions concrètes contribue à établir un lien fort et durable. 
Pour aller plus loin : 
 
Source : 
HBR n°68 – Pourquoi un salarié quitte t-il son poste ? E. Bernstein, M. Horn, B. Moesta

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